Faites de votre salon, un musée…
Voilà longtemps que j’y pensais mais ça y est c’est
fait ! J’ai transformé mon salon en musée, je contemple à loisir des
œuvres d’art originales dans mon canapé !
Mais comment, me direz-vous !? Tout simplement en me
rendant dans une artothèque ! Une arto…, quoi ?! Une artothèque comme une bibliothèque, c’est-à-dire un endroit où l’on
peut emprunter des œuvres d’art comme on emprunte des livres en bibliothèque.
Selon les artothèques, le fond peut être composé de tableaux, esquisses,
photographies, objets… Ne vous attendez pas en tout cas à trouver des œuvres
antérieures aux années 50 car les artothèques se consacrent à l’art
contemporain uniquement. Pas d’impressionnistes en rayon, désolée ! Les
œuvres sont représentatives des différents mouvements artistiques qui ont
marqués ces 50 dernières années.
La première expérience est assez magique, je dois le
dire. Je n’avais jamais eu de vrais tableaux ou de photographies grand format
encadrées. Quelque part, je prends encore un coup de vieux ! On est loin
des posters de films dans les toilettes !
Au début, quand je les ai vu (j’ai 2 photographies pour
deux mois) sur mon petit mur (orange !!! je loue, pas le choix !), au
milieu de tous mes meubles récupérés au gré de ma vie étudiante (ça va du vieux
buffet 1930 en bois à un meuble TV à roulettes, vous imaginez…) et qui se
bousculent un peu dans mon salon, je me suis dit que c’était peut-être pas une
bonne idée, que j’aurais dû attendre d’avoir un logement plus grand avant de
prendre un abonnement d’un an… Mais non, une fois que c’est accroché, qu’on a
trouvé l’endroit qui convient, les œuvres prennent tout doucement leurs droits
sur l’espace et se l’approprient. Au même titre d’ailleurs que nous,
spectateurs, nous nous les approprions.
Ah, ça va être dur de les rendre dans 2
mois ! Et en même temps, quelle chance de pouvoir disposer d’une œuvre
pendant 60 jours ! Car bon, au-delà de se dire « Waou ! J’ai des
œuvres d’artistes contemporains dans mon salon… Ca en jette !!! », le
plaisir est surtout dans cette proximité avec l’art. C’est l’art non-stop, l’art
à disposition, l’art en format original. C’est la liberté de prendre son temps,
plus que dans un musée où on n’a pas le temps justement de se poser, de
contempler. Avec les formules d’abonnement que proposent les artothèques, on
change régulièrement d’œuvres et on peut découvrir différents artistes avec
cette même intimité. C’est vrai, ça a un côté frustrant, mais quel plaisir de
pouvoir rêver tous les 2 mois devant des œuvres différentes !
D’ailleurs les artothèques ont été créées pour cela,
« restituer dans le quotidien de chacun, le temps du regard et de la
contemplation, indispensables à l’existence de l’art » (artothèque de
Caen). Le principe a été créé en Allemagne et est arrivé en France dans les
années 60. Il existe maintenant une petite cinquantaine de ces lieux dans le
pays. Si l’expérience vous tente, allez sur le site du Centre National des Arts
Plastiques pour savoir si votre ville en a un (tapez artothèque dans les
mots clés, sous la bannière, et vous aurez la liste complète).
Pour vous donner une idée des prix, celle de Caen que je
fréquente fait des abonnements pour particuliers à 58€ pour un an, ce qui vous
donne le droit à 12 œuvres, 2 tous les 2 mois. Sinon vous pouvez emprunter
ponctuellement, pour un coût de 8,50€ par œuvre pour 2 mois. Il existe
également des abonnements pour les collectivités ou les scolaires.
Encore une petite précision : mieux vaut prévoir des
cimaises pour accrocher vos emprunts, cela vous évitera de faire 36 trous dans
vos murs ! Et puis ça donnera encore davantage un air de musée à votre
intérieur !